lacs, en temps de guerre comme en temps de paix[1].
La demande et les suggestions du gouverneur furent approuvées en France, et au printemps de 1687, on lui envoya 800 hommes de troupes, avec des secours pour bâtir un nouveau fort à Niagara. Alors, il organisa de suite son armée pour marcher contre les Iroquois. Il envoya des députés chez les Abénakis, pour les inviter à prendre part à cette expédition. La population de ces sauvages avait augmenté depuis trois ans ; car un grand nombre de familles abénakises avaient quitté l’Acadie, pour venir s’établir à la mission de la rivière Chaudière et embrasser le christianisme. Tous ces sauvages « témoignaient une passion furieuse de donner sur l’Iroquois » ; aussi reçurent-ils l’invitation du gouverneur avec une grande joie. Comme leur population avait augmenté, un plus grand nombre qu’en 1684 purent aller en guerre. Environ 250 guerriers, y compris ceux des environs des Trois-Rivières, prirent immédiatement les armes, et se rendirent à Montréal, pour y rejoindre l’armée de l’expédition.
Denonville commença ses démarches contre les Iroquois par un acte d’injustice, qui déshonora le nom français aux yeux de ces sauvages. Ceux-ci, à la demande de leur missionnaire, le P. Lamberville, avaient envoyé quelques uns de leurs Chefs à Cataracoui ; le gouverneur fit ces Chefs prisonniers et les envoya en France chargés de chaînes[2]. Cette injus-