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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/219

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des abénakis.

dans les colonies anglaises, apprirent aux Anglais qu’un chef habile et énergique conduisait les opérations des Français, et firent cesser les négociations qui avaient lieu entre les alliés de l’Ouest et les Iroquois, pour former une ligue contre le Canada.

Cependant, bientôt les colonies anglaises, revenues un peu de leur terreur, s’étonnèrent qu’un si petit peuple que celui du Canada pût ainsi troubler leur repos. Considérant leur population et leurs ressources, elles crurent qu’elles devaient aviser aux moyens de s’emparer du Canada. Des députés furent nommés pour délibérer sur ce sujet. Ces députés se réunirent en Congrès à New-York, dans le mois de Mai, et décidèrent qu’il fallait attaquer le Canada à la fois par terre et par mer ; qu’une armée, appuyée des Iroquois, l’envahirait par le lac Champlain, et qu’une flotte remonterait le Saint-Laurent, pour aller s’emparer de Québec. Tel fut le projet du Congrès.

Dans le cours du mois d’Août, un sauvage causa une grande alarme à Montréal. Ayant appris le projet des Anglais d’attaquer le Canada et croyant qu’ils étaient déjà en marche, il vint y annoncer qu’une grande armée d’Anglais et d’Iroquois était occupée à faire des canots au lac Saint-Sacrement. À cette nouvelle, le Comte de Frontenac réunit aussitôt à Montréal un grand nombre d’Abénakis et autres alliés, et leur fit un grand festin, où tous lui témoignèrent de leur fidélité aux Français et de leur grand désir d’aller combattre l’ennemi. Le gouverneur leur répondit qu’il était bien aise de les voir dans la disposition de ne faire ni paix ni trève avec les ennemis ;