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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/220

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histoire

qu’il s’agissait d’aller au devant d’eux jusqu’au lac Saint-Sacrement, et de les y attendre de pied ferme ; alors, s’armant lui-même de la hache, il entonna le Chant de guerre, pour leur montrer qu’il voulait combattre à leur tête.

Bancroft dit « que le Comte de Frontenac, malgré son grand âge, conduisit lui-même les sauvages au lac Champlain, où il arriva le 29 Août »[1]. Ceci ne nous paraît pas exact. Voici ce que dit le P. de Charlevoix à ce sujet. « Le 29 d’Août le Chevalier de Clermont, qui avait eu ordre de remonter la rivière de Sorel pour observer les ennemis, arriva à Montréal et rapporta qu’il en avait vu un très grand nombre sur le lac Champlain, et qu’il en avait même été poursuivi jusqu’à Chambly ; sur quoi des signaux furent donnés pour assembler les troupes et les milices. Le 31ème le Comte de Frontenac passa de grand matin à la Prairie de la Magdelaine, où il avait assigné le rendez-vous général, et les sauvages, qu’il y avait invités, s’y rendirent le soir, sans laisser même un seul homme dans leur quartier, pour y garder leurs marchandises

Le jour suivant, les découvreurs revinrent et assurèrent qu’ils n’avaient rien vu, ni remarqué aucunes pistes, sur quoi l’armée fut licenciée »[2].

Cependant, les colonies anglaises se préparaient avec activité pour envahir le Canada. L’armée, qui devait pénétrer dans le pays par le lac Champlain,

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 829.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol. III. 87-90.