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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/221

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des abénakis.

fut mise sous le commandement du général Winthrop, et la flotte, qui devait s’emparer de Québec, fut confiée au Chevalier Guillaume Phipps. Aux premiers jours d’Octobre, Winthop alla établir son campement sur le bord du lac Saint-Sacrement, pour marcher sur Montréal, dès que Phipps serait arrivé à Québec. Bientôt, la petite vérole se répandit dans son armée, et se communiqua aux Iroquois, dont plus de 300 périrent en quelques jours. Ces sauvages, effrayés d’une si grande mortalité, et croyant que les Anglais voulaient les empoisonner, désertèrent l’armée et s’enfuirent. Winthop se vit alors forcé d’abandonner son projet d’invasion et de se retirer[1].

Pendant ce temps, un Abénakis, parti de la rivière Piscataqua, vint en douze jours à Québec pour y annoncer que les Anglais s’étaient emparés de Port-Royal, et qu’une flotte de trente vaisseaux était partie depuis six semaines de l’Acadie pour remonter le Saint-Laurent, et venir attaquer Québec[2].

À cette nouvelle, le Comte de Frontenac se hâta de descendre à Québec, où il trouva tout bien préparé pour soutenir une attaque.

Voici ce qui était arrivé en Acadie. Au printemps de 1690, ce pays était dans un état d’abandon complet. Le gouverneur, M. de Manneval, n’avait à Port-Royal que quatre-vingt-six hommes de garnison et dix-huit pièces de canon. Il y manquait de tout. Les autres

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol, III. 128-129.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol, III. 94. — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 829.