Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
des abénakis.

canots d’écorce, descendirent le Saint-Laurent, en suivant la côte Nord, jusqu’à environ cent milles de Québec ; puis, apercevant les navires français, ils se dirigèrent vers eux et les conduisirent dans le Saguenay, d’où ils ne sortirent qu’après le départ de la flotte anglaise[1].

Phipps, qui croyait s’emparer de Québec sans résistance, envoya dès le jour de son arrivée sommer le gouverneur de lui livrer la place. Celui-ci manda à l’amiral anglais « qu’il allait lui répondre par la bouche de ses canons »[2]. Bientôt, les Anglais reconnurent que Québec était plus en état de se défendre que Port-Royal.

Le 18 Octobre, 1,500 Anglais débarquèrent à Beauport et se rangèrent en bataille. Le gouverneur n’envoya que 300 hommes, des milices de Montréal et des Trois-Rivières, et un parti de sauvages, Abénakis et Hurons, pour repousser ces ennemis. Les Canadiens et les sauvages se dispersèrent, se cachèrent dans le bois et sur les rochers, et firent feu de toutes parts sur les Anglais, qui se tenaient en bataillons serrés. Le combat dura une heure. Alors les Anglais, ne pouvant supporter plus longtemps ce feu meurtrier, s’enfuirent en disant qu’il y avait des sauvages cachés derrière tous les arbres[3].

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 112, 123.
  2. Idem. Vol. III. 118.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol. III. 120, 121.