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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/224

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histoire

Le même jour et le lendemain, Phipps canonna la ville ; mais ce fut sans succès, et il fut forcé d’éloigner ses vaisseaux.

Le 20, les Anglais, débarqués à Beauport, se mirent en mouvement vers Québec. Ils rencontrèrent à la Canardière les Canadiens et les Abénakis, qui les repoussèrent et les forcèrent de s’enfuir dans un bois[1]. Ils recommencèrent le lendemain leur marche vers la ville, avec quelques pièces de canon, que l’amiral leur avait envoyées pendant la nuit. Les Canadiens et les sauvages s’opposèrent à leur marche, et dirigèrent sur eux un feu si bien nourri qu’ils parvinrent à les arrêter. Le combat dura jusqu’à la nuit, où les Anglais furent forcés de s’enfuir, après avoir fait des pertes considérables. Les Abénakis les poursuivirent longtemps et leur enlevèrent leurs canons, 109 livres de poudre et quarante à cinquante boulets[2].

Phipps, voyant que toutes ses tentatives pour s’emparer de Québec étaient inutiles, leva l’ancre et se retira. Bientôt, la flotte anglaise fut assaillie par de furieuses tempêtes. Un vaisseau fit naufrage sur l’île d’Anticosti, et plusieurs périrent en mer. Les Anglais perdirent plus de 1,000 hommes dans cette expédition.

La nouvelle de ce désastre fut apportée à Québec par un Abénakis de l’Acadie, dans le mois de mars 1691[3].

  1. Idem. Vol. III. 124.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 125-127.
  3. Le P. de Charlevoix, Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 134.