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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/227

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des abénakis.

brûlèrent les villages de Saint-Ours et de Contrecœur. Les Abénakis arrivèrent assez tôt pour les chasser de cette dernière place, mais ils ne purent sauver le village, car il était déjà livré aux flammes.

Pendant ce temps, une bande d’Iroquois se dirigeait vers le fort de Saint-François. Les habitants de cette place, attaqués à l’improviste, ne purent se défendre et furent presque tous massacrés[1].

Tandis que les Iroquois ravageaient les campagnes du Canada, les Français reprenaient le commandement en Acadie.

Depuis que Phipps avait fait la conquête de ce pays, l’Angleterre ne paraissait pas fort ambitieuse de le conserver, et Port-Royal appartenait à ceux qui s’y trouvaient les plus forts, tantôt aux Français, tantôt aux Anglais.

Après la prise de Port-Royal, en 1690, M. de Villebon se rendit à Québec, et de là, passa en France. Il représenta au Ministre qu’il était aussi facile qu’important d’empêcher les Anglais de s’établir en Acadie, et assura qu’il pourrait y réussir avec le seul secours des Abénakis, si on voulait le placer à leur tête. La Cour de France lui accorda ce qu’il demandait. Le roi

  1. Ce fort était entouré d’une palissade, et renfermait la première église de Saint-François ; il était situé près de l’embouchure de la rivière Saint-François, sur l’île qui porte encore aujourd’hui le nom « d’île-du-fort. » Dans cette irruption des Iroquois le fort et l’église furent brûlés. Le massacre des habitants retarda l’établissant de cette paroisse, car pendant plusieurs années aucun n’osait s’y établir, craignant le renouvellement d’un pareil désastre ; aussi, en 1700, elle ne comptait encore que quelques familles, quoiqu’elle fût établie depuis treize ans. Ces familles étaient les Crevier, les Desmarets, les Giguère, les Jullien, les la Bonté, les Véronneau, les Pinard, les Gamelin, les Niquet et les Jannel. En 1706, sa population n’était que de 111 âmes.