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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/232

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histoire

de l’été précédent. Une troupe de 600 hommes, Canadiens, Abénakis, Hurons, Algonquins et Iroquois du Saut, fut mise sur pied. Cette petite armée partit de Montréal, le 25 Janvier 1693, pénètra dans les cantons, tua un grand nombre d’Iroquois, fit environ 300 prisonniers et incendia trois villages. Dans sa retraite vers le Canada, elle fut attaquée par un détachement de troupes anglaises, qui lui enleva quelques uns de ses prisonniers iroquois[1].

Dans le même temps, quelques Abénakis de l’Acadie, intimidés par les menaces des Anglais, consentirent à faire un traité de paix avec eux[2]. Mais ils regrettèrent aussitôt cette faiblesse, et quelques mois après, pour rompre ce traité, qui leur avait été arraché par ruse, ils allèrent, sous le commandement de M. de Jullieu, attaquer un village anglais, sur la rivière Oyster, New-Hampshire, et le détruisirent complètement. Quatre-vingt-dix Anglais furent tués et un grand nombre faits prisonniers.

Ces Abénakis avaient alors deux Chefs fort remarquables, dont l’un était nommé Madaôdo[3] et l’autre Taksus[4]. Le premier se distingua beaucoup en cette occasion. Le second, déjà célèbre par sa bravoure et son attachement aux Français, fit un acte héroïque. Aussitôt après le destruction du village anglais, il

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 186, 187.

    Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 833 — H. Thrambull. Hist. of the Indian Wars. 100, 101.

  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 831.
  3. Ce mot signifiait autrefois un « Esprit. »
  4. De « Taksôn », broyer, qui broie.