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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/237

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des abénakis.

tourna à Montréal, malgré les murmures des sauvages[1].

Cette expédition rendit aux Français leur influence sur tous les alliés, et réduisit les Iroquois pour toujours. Les sauvages vinrent alors de toutes parts, même de la vallée du Mississipi, pour rendre leurs hommages au Grand-Ononthio et se soumettre à lui[2].

Avant son départ pour le lac Ontario, le Comte de Frontenac avait mandé à d’Iberville d’aller attaquer : le fort Pemaquid, avec le secours qui devait arriver de France.

La Cour de France tenait beaucoup à s’emparer de ce fort ; car cette place fortifiée, située au milieu des Abénakis, donnait lieu de craindre qu’à la fin ces sauvages, si nécessaires à la Nouvelle-France, ne fussent accablés par les Anglais, ce qui serait certainement arrivé, si les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre eussent été plus habiles, ou ne se détachassent de l’alliance des Français, ne recevant aucun secours.

Mais heureusement que les Anglais n’employaient, pour les attirer vers eux, que des moyens qui n’étaient propres qu’à les en éloigner. Ainsi, quelques mois auparavant, des Abénakis allèrent à Pemaquid, parcequ’on leur avait donné à entendre qu’on leur remettrait les prisonniers de leur nation. Ils y furent d’abord bien traités ; mais, tandis qu’ils se croyaient en sûreté, plusieurs Anglais se présentèrent armés, et, sans avoir

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 256, 357.
  2. Garnreau. Hist. du Canada, Vol, I. 332, 333 — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 833-874.