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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/238

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histoire

été provoqués, firent feu sur eux, en tuèrent deux et se précipitèrent sur les autres pour les faire prisonniers. Ceux-ci, quoique surpris, se défendirent long- temps avec leur valeur ordinaire. Deux autres sauvages furent alors tués, mais il en coûta la vie à deux des assaillants. Les autres sauvages, parmi lesquels était le célèbre Chef Taksus, demeurèrent prisonniers. Pendant qu’on les conduisait en prison, Taksus tua deux de ses conducteurs et s’échappa[1].

M. de Bonaventure, envoyé par la Cour de France. pour aller attaquer Pemaquid, alla rejoindre d’Iberville à l’île de Terreneuve, où il arriva dans le mois de Juin. De là, ils allèrent tous deux rejoindre M. de Villebon, à la rivière Saint-Jean, et le Baron de Saint-Castin, à Pentagoët, d’où ils partirent, au commencement d’Août, avec 200 Abénakis, 100 Micmacs et un petit nombre de troupes régulières. Ils arrivèrent devant Pemaquid, le 10, et investirent la place le lendemain. Le même jour, le commandant anglais fut sommé de livrer le fort, à quoi il répondit que lors même que la mer serait couverte de vaisseaux français, et la terre, de sauvages, il ne se rendrait pas. Alors les sauvages commencèrent la fusillade. Le lendemain, la garnison, voyant qu’il était impossible de résister à cette attaque et craignant de tomber entre les mains des sauvages, força le commandant de se rendre. Le fort fut alors livré, à condition que la garnison serait conduite à Boston, pour y être échan-

  1. Le P. de Charlevoix, Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 260.