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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/239

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des abénakis.

gée contre les prisonniers français et sauvages.

En entrant dans le fort, on trouva un Abénakis chargé de chaînes. Ce prisonnier était dans un état si pitoyable que la vue de ce malheureux rendit les sauvages tellement furieux qu’on eut beaucoup de peine à les calmer[1]. Alors le fort fut rasé.

Pemaquid était la forteresse la plus considérable des Anglais en Amérique. Ce fort avait coûté des sommes considérables à la Nouvelle-Angleterre, et était alors pour les Anglais dans l’Est ce que Niagara fut pour les Français dans l’Ouest.

M. de Villebon, en retournant à la rivière Saint-Jean, fut surpris par une escadre anglaise de sept vaisseaux et fait prisonnier, avec les Micmacs qui l’accompagnaient ; mais il fut aussitôt relâché. Les Anglais continuèrent leur route jusqu’à Beaubassin, où ils incendièrent toutes les habitations françaises et l’église[2]. De là, ils se dirigèrent vers la rivière Saint-Jean, pour aller attaquer l’établissement de M. de Villebon. Celui-ci reçut cette nouvelle, le 12 Octobre. Il réunit aussitôt ses Abénakis et se prépara à la défense. Le P. Simon, Récollet, qui avait une petite mission dans les environs, lui amena trente-six guerriers sauvages.

Les Anglais, munis de plusieurs pièces d’artillerie, arrivèrent près du fort, le 18, et en commencèrent aussitôt le siège. Les Français et les Abénakis défendirent la place si courageusement que les assiégeants,

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 261-263.
  2. Idem. Vol, Ill. 265,. 267.