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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/242

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histoire

Ainsi, par cette loi, les P. P. Jésuites étaient exclus du pays des Iroquois. Ces sauvages en furent irrités, car un grand nombre d’entr’eux étaient chrétiens et fort attachés à leurs missionnaires. Aussi, ce fut principalement cet acte de fanatisme des Anglais qui les engagea enfin à faire avec les Français un traité de paix, qui devait toujours durer.

Dans le cours de l’été, 1700, ils envoyèrent dix députés à Montréal pour règler les conditions de la paix. Ces députés furent reçus avec solennité dans une assemblée, présidée par le gouverneur, M. de Callière[1]. Les Abénakis, les cinq nations iroquoises, les Hurons, les Iroquois du Saut Saint-Louis et les Outaouais étaient représentés dans cette assemblée.

Le harangueur iroquois fit connaître l’indignation que les règlements et les menaces des Anglais avaient soulevée parmi les gens de sa nation, et ajouta : « qu’ils avaient refusé de s’y soumettre, que ce refus pourrait peut-être leur attirer la guerre, et que, dans ce cas, il espérait qu’ils trouveraient au fort Frontenac les munitions et les armes qui leur seraient nécessaires. »

Le député des Abénakis dit « qu’il n’avait point d’autre hache que celle de son Père, et que celui-ci l’ayant enterrée, il n’en avait plus. » Les Iroquois du Saut Saint-Louis firent la même déclaration.

Le député des Hurons, le célèbre Chef Kondiaront,

  1. Le Comte de Frontenac était mort dans le mois de Novembre 1698, âgé de soixante-et-dix-huit ans, et M. de Callière lui avait succédé.