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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/263

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des abénakis.

une nation recevoir avec tant de docilité les instructions de nos mistères »[1].

Mais il n’en était pas de même des Sokokis. Voici ce qu’en dit le même missionnaire. « Pour les Soquoquis dont je connois le caractère inconstant et qui sont fort portez à l’ivrognerie, j’ay cru que je n’en devois recevoir aucun icy sans en faire un grand choix et que nostre mission n’est pas encore assez établie dans la piété chrestienne pour admettre cette sorte de meslange qui dans les commencemens gaste quelque fois tout. J’avois proposé il y a quelque temps iey de faire une mission volente de temps en temps chez ces Soquoquis et chez les Algonquins des Trois-Rivières, j’en connois desja la pluspart, et je crois qu’au bout de deux ou trois petites missions on verroit quelque fruit »[2].

Dans les maladies, les Abénakis montraient toujours la plus grande résignation à la volonté de Dieu. Presque tous ceux qui allèrent à la guerre contre les Iroquois, en 1684, revinrent malades des fièvres. Cette maladie se répandit bientôt dans la mission, et enleva un grand nombre de sauvages. Laissons dire au P. Bigot comment ces bons chrétiens supportèrent cette grande affliction. « Dans toute cette désolation qui m’a paru d’abord devoir quasy détruire la mission je puis vous dire que j’ay commencé à faire prendre à nos sauvages le tout du costé de Dieu et à toutes leurs familles qui estoient dans l’affliction ; tous universellement m’ont fait paroistre une résignation

  1. Relation du P. Jacques Bigot. 1684. 32.
  2. Relation du P. Jacques Bigot. 1684. 39.