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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/264

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histoire

totale à la volonté de Dieu ; et je crois que si je rapportois en particulier les actes de patience, de conformité et d’amour de Dieu que j’ay veu faire à un chacun cela paroistroit incroyable en France ; je ne dis pas de douze ou de vingt malades seulement, mais généralement de tous. Il est vrai qu’il y en a qui en faisoient de plus héroïques. L’unique chose en quoy ils m’ont donné de la peine c’est que plusieurs à mon insçu d’abord que la fièvre relaschoit un peu se trainoient jusqu’à l’église d’où ils estoient assez éloignez, et se trouvant plus mal à l’église, ils ne s’en retournoient qu’à peine, leur fièvre redoublant. Deux choses les ont extrêmement touchez dans leur maladie : la première est l’exemple de patience dans Saint-Louis, roy de de France, qui fut attaqué avec son armée de peste. La seconde est la vue de leurs propres désordres lorsque je leur disois que Dieu en bon père les chastioit par cette maladie pour les faire satisfaire pour leurs péchez, et que bien loin d’estre brulez en enfer comme ils l’avoient mérité par tant d’yvrogneries, d’impuretés, de paroles sales, Dieu les mettroit dans son paradis et les y récompenseroit de tous les actes de patience qu’ils faisoient maintenant. Aussy une bonne partie des pénitences données aux malades qui se confessoient étoit de faire doucement des actes d’amour de Dieu, de douleur de l’avoir offensé et d’offrande à Dieu de leur maladie. L’un par exemple après sa confession disoit à Dieu dix fois : Je vous ayme mon Jésus, je suis mary de vous avoir offensé, je vous offre ma maladie, je suis content