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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/267

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des abénakis.

dit le P. Bigot, « dans les églises de ces costes icy de services plus solennels que les François ont fait à ce capitaine »[1].

Ce sauvage jouissait d’une haute considération auprès des Français. Monseigneur de Laval et M. de la Barre l’affectionnaient beaucoup. « M. le Général », dit le P. Bigot, a esté fort touché de sa mort et je crois que Monseigneur l’évesque lorsqu’il apprendra sa mort en sera fort touché, car il l’aymoit tendrement à cause de sa piété »[2].

Voici ce que le missionnaire dit de la piété de ce fervent chrétien. « Je n’arrivay qu’après sa mort, qui a été fort regrettée des François et des sauvages dont il estoit connu pour estre un fervent chrestien. Je puis dire que depuis six ans que je l’ay connu je ne lui ay veu commettre que deux fautes et encore ce fut par surprise et estant revenu aussy tost il en fit des satisfactions qui marquaient sa véritable douleur, une fois entr’autres faisant une aumosne fort considérable à une pauvre sauvagesse de cette mission il déclara à tout le monde qu’il la faisoit pour satisfaire à Dieu de la faute où il estoit tombé un jour devant. Je vous assure que dans ses confessions ordinaires je ne pouvois presque trouver matière d’absolution »[3].

Enfin, pour donner une idée de la piété de la plupart de ses savages, le missionnaire ajoute. « Je me contenteray de vous dire pour vous donner en géné-

  1. Relation du P. Jacques Bigot. 1685. 14. 15.
  2. Idem. 1685. 14.
  3. Relation du P. Jacques Bigot. 1685. 14.