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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/275

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des abénakis.

qu’il me dust estre comme une sauvegarde contre tous les dangers de la mer. Dès que je fus arrivé à Québec nos sauvages chrestiens de cette mission, qui en est éloignée environ de deux lieues, m’y vinrent trouver, en firent paroistre une joye toute particulière lorsque je leur dis que j’avois apporté avec moy le saint présent qu’ils attendoient avec tant d’impatience. Dès le lendemain je partis de Québec avec nos chers sauvages pour venir disposer icy le lieu le plus honorable de nostre chapelle, où je souhaiterois placer vostre précieux présent. De vous exprimer, Messïeurs, les sentimens de tendresse et de dévotion qui accompagnèrent cette cérémonie, c’est ce que je ne puis faire moy-mesme qui en ay esté témoin.

« Ce n’est plus moy maintenant qui vais vous parler, Messieurs, je ne suis que le secrétaire et l’interprète de nos fervens chrestiens qui veulent eux-mesmes vous répondre. Je m’en vais donc vous faire une copie de ce qu’a dicté leur orateur et qui leur a esté ensuite relue dans leur conseil. J’y ajouteray l’interprétation avec toute la fidélité qui me sera possible ; la fréquente composition des mots qui se trouvent en cette langue et qui n’est point dans la nostre ne permettant pas quelquefois qu’on les puisse rendre dans toute leur force. Je vous avoue, messieurs, que je me trouve infiniment honoré de la commission dont je suis chargée, me flattant qu’elle me procurera au moins un peu de part dans le souvenir de tant d’illustres serviteurs de la très-sainte Vierge et qu’ils la prieront un peu pour moy. C’est