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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/29

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des abénakis.

une ouverture pratiquée vers le haut de la loge. Les wiguams étaient ordinairement construits près d’une rivière, d’un ruisseau ou d’une source d’eau. Lorsque le bois ou l’eau venait à manquer en cet endroit, les sauvages allaient s’établir ailleurs. Plusieurs familles vivaient ensemble dans une même loge.

Les objets de ménage qu’on y remarquait ne consistaient qu’en quelques vases de bois ou d’écorce de bouleau, et en quelques instruments de bois ou de pierre. Les haches et couteaux étaient de pierre très-dure ; ces couteaux étaient assez aiguisés pour couper les cheveux et faire les arcs et les flèches.

Ces sauvages se nourrissaient ordinairement de la manière la plus dégoûtante : la plus grande partie de leur nourriture consistait en entrailles d’orignal, de caribou, d’ours et d’autres animaux. Le poisson et les reptiles étaient pour eux des mets délicieux. Ils cultivaient quelques petits champs et récoltaient du maïs et des fèves, ce qui formait la partie la moins dégoûtante de leur nourriture. Ils écrasaient le maïs entre deux pierres, afin d’en faire une espèce de bouillie qu’ils appelaient « Nsôbôn »[1] et dont ils étaient très-friands.

Les hommes étaient d’une indolence extrême. Toutefois c’était, à leurs yeux, une bonne qualité, car ils prétendaient que le travail dégradait l’homme et ne convenait qu’à la femme, que l’homme n’avait été créé que pour faire la guerre, la chasse, la pêche, construire les canots et les wiguams, et que la femme

  1. Les Canadiens nomment cette bouillie « Sagamité », probablement du mot « Sôgmôipi », repas des chefs.