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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/296

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histoire

dans laquelle maison ils pourront faire faire et débiter aux dits sauvages du pain et autres denrées provenant des terres du païs sans qu’aucun autre François puisse avoir cette liberté sur la dite demye lieue, ni d’y faire aucun bâtiment, sinon les missionnaires pour leur logement et leur utilité. Et en cas que les habitations de Pierre et Jean Baptiste Gamelin se trouvent en tout ou partie sur la dite demye lieue, les dits sauvages n’y pourront rien prétendre, les cens et rentes que les dits Gamelin en payent demeureront à la dite damoiselle Crevier et au dit sieur son fils. Car ainsi a été convenu. Promettant, obligeant et renonçant etc.

« Fait et passé au dit Montréal, en l’hotel de mon dit seigneur le gouverneur l’an mil sept cent le vingt-troisième Aoust après midy et ont nos dits seigneurs gouverneur et intendant, la dite damoiselle Crevier et le dit sieur son fils et le dit Père Bigot signé avec les dits notaires. »

La même année, le seigneur de Pierreville céda aux Abénakis une demi-lieue sur sa seigneurie. Ces deux concessions comprenaient une étendue de trois milles de profondeur sur environ six milles de front.

Tel fut le domaine qui fut donné aux Abénakis en 1700 et qui leur appartient encore aujourd’hui. Dès l’automne de la même année, le P. Bigot transféra à Saint-François la mission de Saint-François de Sales de la rivière Chaudière, et la plupart des Abénakis allèrent s’établir dans la nouvelle mission.

Comme l’endroit où étaient les sauvages à Saint-François, depuis quinze ans, était bas et malsain, le