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histoire

rent avec rapidité cette église, qui fut livrée au culte dès le printemps de l’année suivante, 1701. Alors le missionnaire put y déposer, avec pompe et solennité, la chemise en reliquaire qu’il avait apportée de France, en 1694, ainsi que la petite statue d’argent, envoyée aux Abénakis par les chanoines de Chartres.

La fête fut belle et solennelle. Les sauvages renouvelèrent leur consécration à la Sainte-Vierge, et promirent de faire chaque année, le jour de l’Assomption, une procession où la statue qu’ils venaient de recevoir serait portée.

La première église des Abénakis de Saint-François fut placée à peu près à l’endroit où est l’église actuelle[1]. Elle était en bois et avait soixante pieds de long sur trente de large, comme presque toutes les églises des missions d’alors des P. P. Jésuites.

Le missionnaire ayant reçu beaucoup de présents pour cette nouvelle mission, bientôt cette église fut ornée de tableaux, et pourvue de vases sacrés et d’ornements sacerdotaux fort riches. On reçut même de France de magnifiques dons. On conserve encore dans cette mission un devant d’autel brodé en laine, qui fut fait par une dame de la Cour de Louis XIV. C’est le seul objet qui fut sauvé de l’incendie de 1759.

Il nous a été impossible de constater le nombre d’Abénakis qui allèrent s’établir à Saint-François en 1700. Si du moins nous avions pu consulter les régistres de cette époque, nous nous serions formé, par le nombre

  1. Les Abénakis de Saint-François ont eu trois églises. La première, construite en 1700-1701, fut incendiée en 1759, la seconde fut aussi incendiée en 1816, et la troisième est celle qui existe actuellement.