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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/301

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des abénakis.

re, qui réussit parfaitement. Ils allèrent se mettre en embuscade dans les îles de la rivière Bécancourt, situées à quelques arpents plus haut que l’église actuelle de cette paroisse ; puis, ils laissèrent, à l’embouchure de la rivière, quelques sauvages auxquels ils enjoignirent de faire mine de s’occuper à la pêche. Les Onnontcharonnons, à la recherche des Algonquins, apercevant ces sauvages, leur donnèrent la chasse. Les Algonquins prirent aussitôt la fuite et remontèrent la rivière en toute hâte. Les ennemis les poursuivirent jusqu’aux îles, et allèrent tomber dans l’embuscade qui leur était préparée. Ils furent tous massacrés en cet endroit. Leurs cadavres restèrent dans l’eau et sur le bord de la rivière. Il en résulta une grande infection, d’où est venu le nom de « rivière puante »[1].

Après l’établissement de la mission de Saint-François, beaucoup d’Abénakis étaient demeurés dans le haut de la rivière Chaudière. Bientôt, M. de Vaudreuil résolut de réunir ces sauvages à Bécancourt, afin d’y former, comme à Saint-François, une digue contre les Iroquois. Il s’entendit à ce sujet avec le Baron de Portneuf, seigneur de Bécancourt, qui consentit à céder une partie de son domaine, pour l’établissement projeté ; et, le 30 Avril 1708, l’acte suivant fut passé devant Maître Daniel Normandin.

« Par devant Daniel Normandin Notaire royal et garde-notes du Roy notre Sire, en la prévoté royale des Trois-Rivières, résidant à Champlain, soussigné ci-bas nommé. Furent présens en leurs per-

  1. Le P. de Charlevoix. Journal Hist. d’un voyage de l’Amérique. Vol. V. 162-164.