Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
293
des abénakis.

moins nombreux que les sauvages, on n’accèda pas de suite à cette demande. Enfin, en 1748, les fondations de la première église paroissiale de Bécancourt furent jetées, Cette église fut construite en pierre ; elle avait soixante pieds de long sur trente de large ; le portail était tourné vers l’Ouest. Cette église était située au même endroit que celle qui existe actuellement. On voit encore des pierres des fondations de cette première église. La forme du rond-point est encore bien visible.

Après la construction de cette église, la desserte des Canadiens continua à se faire chez les sauvages, ce qui occasionna des jalousies et des animosités entre les deux populations. Il y avait déjà plusieurs années que cet état de choses existait à Bécancourt, lorsque tout-à-coup, à la fin du mois de Décembre 1757, l’église des sauvages brûla, pendant une nuit fort obscure. On ne put sauver de l’incendie que quelques vases sacrés, des chandeliers et la croix du clocher. Tout le reste fut consumé, ainsi que les régistres de la paroisse.

La cause de ce désastre est demeurée inconnue. Quelques-uns ont pensé, peut-être avec raison, que cet incendie avait été le fait de quelques Canadiens, afin d’obtenir la résidence de leur Curé à leur église.

La croix du clocher, sauvée de l’incendie, a été conservée jusqu’à ce jour. Elle est actuellement érigée au milieu du village sauvage.

Depuis ce désastre, on n’a jamais songé à reconstruire cette église, et les sauvages ont toujours été desservis à l’église paroissiale.