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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/317

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des abénakis.

qu’une vieille femme, et une jeune fille, du nom de Rebecca. Le propriétaire et sa femme étaient absents. Le fugitif supplia ces deux femmes de lui sauver la vie, leur, disant que des troupes étaient à sa poursuite, qu’il allait tomber entre leurs mains et être mis à mort. La vieille femme, craignant et haïssant les sauvages, ne voulut pas d’abord accéder à cette demande ; mais Rebecca, touchée de compassion à la vue de ce malheureux, résolut d’essayer de lui sauver la vie. Elle plaida si bien sa cause auprès de sa compagne, qu’elle la fit consentir à le cacher dans la maison. Il n’y avait pas de temps à perdre, car on entendait déjà le bruit des armes et des pas précipités des soldats. Rebecca fit de suite monter le sauvage dans le haut de la maison, et le fit placer dans une grande boîte qu’elle acheva de remplir de maïs. Bientôt, la porte de la maison s’ouvrit avec grand bruit et les soldats entrèrent avec précipitation, en s’écriant : « Cette vilaine peau rouge est-elle ici ? Nous sommes-informés que ce sauvages s’est dirigé du côté de cette maison ». La jeune fille, manifestant la plus grande surprise, répondit qu’à la vérité elle avait entendu du bruit près de la maison, mais qu’elle n’avait rien vu.

Cependant, quelqu’un de la troupe persista à dire que le sauvage était caché dans la maison, et proposa d’y faire des recherches. Les soldats cherchèrent donc dans tous les appartements, montèrent au second étage, et examinèrent plusieurs fois la grande boîte de maïs ; mais, ne trouvant pas le fugitif, ils se retirèrent.