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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/321

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des abénakis.

Le sauvage, après avoir apaisé sa faim, remercia son bienfaiteur et lui promit de ne jamais oublier cet acte de bienfaisance ; puis, s’adressant à la maîtresse de la maison, il dit : « Le Grand Esprit créa le monde, et dit : c’est bon. Il créa ensuite la lumière, et dit c’est bon. Il créa la terre, l’eau, le soleil, la lune, l’herbe, les forêts, les animaux, les oiseaux, les poissons, et dit encore : c’est bon. Il créa l’homme, et dit encore : c’est bon. Puis enfin il créa la femme ; mais alors, il n’osa dire : c’est bon. »

Le sauvage en prononçant ces dernières paroles sortit et disparut.

Quelques années plus tard, l’Anglais dont nous venons de parler fut fait prisonnier par un parti d’Abénakis et emmené en Canada. Les sauvages décidèrent de le mettre à mort ; mais une vieille sauvagesse l’adopta, pour remplacer son fils, tué à la guerre. Il fut donc livré à cette vieille femme, qui le traita comme s’il eût été son propre fils.

L’année suivante, se trouvant seul dans la forêt, un sauvage inconnu se présenta à lui et lui fit promettre d’aller le rejoindre le jour suivant dans un endroit qu’il lui indiqua. Mais, par crainte, il manqua à sa promesse.

Quelques jours après, le même sauvage se présenta encore à lui et lui reprocha d’avoir manqué à sa parole. L’Anglais essaya de se justifier ; mais il ne put satisfaire le sauvage qu’après lui avoir promis de nouveau qu’il irait le rencontrer le jour suivant à l’endroit indiqué.

Cette fois, l’Anglais fut fidèle à sa promesse. Il