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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/334

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histoire

dans les retraites de ces barbares insaisissables, ils ne trouvaient que des solitudes. La province de Massachusetts était désolée, et la mort planait sur ses frontières[1].

Cesparoles du célèbre historien américain, quoiqu’un peu assaisonnées de fiel, nous font bien connaître les ravages que les Abénakis firent alors dans la Nouvelle-Angleterre.

À l’automne, les Anglais, pour se venger, attaquèrent à l’improviste les Abénakis de l’Acadie, et massacrèrent impitoyablement tous ceux qui tombèrent entre leurs mains. Ces sauvages demandèrent alors du secours à M. de Vaudreuil, qui leur envoya, pendant l’hiver 1703-1704, 250 hommes, Canadiens, Abénakis et Iroquois du Saut Saint-Louis, sous les ordres de Hertel de Rouville[2].

Hertel avait ordre de se diriger sur Deerfield, premier établissement anglais sur les frontières du Massachusetts. Il partit de Montréal, au commencement de Février, accompagné de ses quatre frères. Il remonta le Richelieu, se rendit à la rivière à l’ognon, sur le lac Champlain, pénétra par là jusqu’à la rivière Connecticut et descendit par cette rivière jusqu’à Deerfield, où il arriva le 29, quelques heures après le coucher du soleil. Il s’arrêta aux environs du village, et envoya prendre quelques connaissances des lieux. Ses éclaireurs rapportèrent que rien n’indiquait des préparatifs de défense, que les sentinelles avaient

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 849.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 429. — Garneau. Hist. du Canada. Vol I​I. 32.