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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/341

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des abénakis.

Le 25, les Anglais furent forcés d’abandonner leur camp, et allèrent se placer vis-à-vis du fort. Le lendemain, plus pressés encore par le feu de l’artillerie française, ils décampèrent de nouveau, et allèrent se placer à un mille et demi plus bas. Le 27, le gouverneur envoya un détachement d’Abénakis et d’habitants pour les attaquer ; ils furent tellement harcelés par ce détachement qu’ils furent obligés de décamper une troisième fois. Le 30, voyant qu’il leur était difficile de conserver leur position, ils s’embarquèrent pour aller débarquer un peu plus loin. Le gouverneur envoya aussitôt le Baron de Saint-Castin, avec 150 Abénakis, se mettre en embuscade dans l’endroit où il supposait que les ennemis débarqueraient. Les Anglais débarquèrent en effet, le 31, près de l’embuscade des sauvages. Saint-Castin les laissa approcher jusqu’à la portée du fusil ; puis, il fit feu sur eux. Les ennemis soutinrent ce feu avec intrépidité, et parurent décidés à forcer le passage à tout prix. Cependant Saint-Castin, après un combat très-vif, parvint à les repousser.

Alors, le gouverneur sortit du fort avec 250 hommes, et accompagné des sieurs la Boularderie et Saillant, pour aller au secours des Abénakis. Il donna ordre à la Boularderie de suivre les ennemis et de les attaquer, s’ils voulaient s’embarquer. Cet officier, qui brûlait du désir d’en venir aux mains, attaqua l’ennemi trop vite, avec quatre-vingts hommes seulement. Il se précipita sur les Anglais avec impétuosité, en tua un grand nombre, força deux retranchements ; puis, il tomba, grièvement blessé. Saint-Castin et