Saillant accoururent avec les Abénakis, et prirent sa place. Le combat fut alors très-vif. On se battit avec acharnement à coups de haches et de crosses de fusils Enfin les ennemis, au nombre d’environ 1,500, reculèrent vers leurs chaloupes[1].
Quelques officiers anglais, honteux de fuir devant un si petit nombre, rallièrent leurs troupes, et marchèrent contre les sauvages, qui se retiraient vers le bois, parceque Saint-Castin et Saillant avaient été blessés. Les sauvages firent alors volte-face, et montrèrent tant de résolution que les Anglais, n’osant les attaquer, se retirèrent, après avoir tiré quelques coups de fusils[2].
Le colonel Marck leva alors le siége et retourna à Boston, honteux de cette seconde défaite.
Après cette victoire mémorable, M. de Subercase : se trouva dans un grand embarras. Il avait invité les Abénakis en leur promettant des récompenses, qu’il avait demandées à la France. Ces courageux et généreux sauvages avaient tout sacrifié et tout abandonné pour venir à son secours. Après cette suite de rudes combats, ils se trouvaient dans un état incroyable de pauvreté et de dénument. Mais la France, alors bien moins occupée à conserver l’Acadie que l’Angleterre à la conquérir, n’envoya rien. Des vaisseaux français arrivèrent à Port-Royal quelque temps après, n’apportant aucune marchandise. Le gouverneur se vit alors dans l’impossibilité de