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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/351

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des abénakis

affreuse maladie, qui fit mourir plus de 1,000 hommes[1]. Nicholson fut alors forcé d’abandonner son expédition et de se retirer à Albany, où il apprit que la flotte que l’Angleterre avait destinée pour attaquer Québec n’était pas venue à Boston qu’elle avait été employée en Europe.

L’année suivante, 1710, les Anglais résolurent de faire une nouvelle tentative contre Port-Royal.

Le gouverneur de l’Acadie, M. de Subrecase, s’était allié à des corsaires, pour empêcher les Anglais de faire la pêche sur les côtes de ce pays. Il retirait de grands profits de ce commerce ; ce qui lui donnait des moyens de récompenser les Abénakis pour les services qu’ils lui rendaient sans cesse. Les corsaires l’abandonnèrent, mais les Anglais demeurèrent dans l’inquiétude, craignant toujours le retour de ces pirates, qui avaient causé un dommage considérable à leur commerce. D’un autre côté, les ravages que les Abénakis et les Canadiens continuaient de faire dans la Nouvelle-Angleterre, ruinaient les colons. Ces considérations achevèrent de décider l’Angleterre à chasser les Français de Port-Royal.

Dans cette circonstance, il y eut quelque chose d’assez incompréhensible dans la conduite du gouverneur de l’Acadie, Informé depuis longtemps du danger qui le menaçait, il avait demandé du secours à la cour de France et à M. de Vaudreuil. On lui envoya ce qu’il demandait ; mais, lorsqu’il était le plus menacé, il renvoya ces troupes, sous prétexte

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 54, 55.