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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/352

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histoire

qu’il ne pouvait s’entendre avec les officiers. Ces officiers, la garnison même et les habitants portèrent plaintes contre lui. Si les Anglais eussent connu ce qui se passait alors à Port-Royal, ils eussent pu épargner plus de la moitié des frais qu’il firent pour s’en emparer[1].

Dans le mois d’Août, trois vaisseaux anglais s’approchèrent de Port-Royal et le tinrent bloqué. Le 6 Octobre, cinquante autres vaisseaux ennemis entrèrent dans le Bassin, avec 3,400 hommes, sous les ordres de Nicholson. Le 6, l’ennemi débarqua des deux côtés de la rivière, sans être nullement troublé. Subercase ne pouvant compter, ni sur les soldats, ni sur les habitants, ne fit pas occuper les passages difficiles, où il aurait pu arrêter l’ennemi. Les Anglais, ne rencontrant point d’obstacles, marchèrent droit au fort. Lorsque le gouverneur les vit sous ses batteries, il fit diriger sur eux un si grand feu qu’il les arrêta et les força de reculer un peu. Le lendemain, le 7, les Anglais traversèrent un ruisseau, que le gouverneur avait négligé de faire occuper et où 260 hommes seulement auraient pu les repousser. Quelques habitants et sauvages attaquèrent les premiers qui y passèrent, mais ils furent bientôt forcés de s’enfuir dans le bois. Le 8, les Anglais, fatigués par le feu de l’artillerie du fort, furent obligés de retraiter un peu, après avoir perdu beaucoup d’hommes. Le 9 et le jour suivant, la canonnade se continua des deux côtés. Enfin, le 11, Subercase, voyant qu’il ne pouvait résister plus longtemps,

  1. P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N., France. Vol. IV. 60, 61.