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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/363

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des abénakis

Abénakis. Mademoiselle James était morte vingt ans auparavant, vers 1738.

Quoique Samuel Gill parlât habituellement l’abénakis, il n’oublia jamais sa langue maternelle. Aussi, il fut toujours l’interprète anglais des Abénakis,

En 1715, les deux jeunes Anglais étant d’âge de se marier, les Abénakis se réunirent en grand conseil pour traiter de l’affaire du mariage de ces deux enfants adoptifs. Car, suivant l’usage alors établi parmi ces sauvages, les Chefs, réunis en Conseil, choisissaient eux-mêmes les épouses qui convenaient à leurs jeunes gens. Quelques Chefs furent d’opinion de marier le jeune Samuel à une sauvagesse, et la jeune James à un sauvage. Mais la majorité du conseil décida de marier ensemble les deux jeunes Anglais, afin de conserver la race blanche dans le village[1]. Le mariage fut célébré de suite par le P. Joseph Aubéry, alors missionnaire des Abénakis.

Maintenant nous allons faire connaître, avec autant d’exactitude que possible, les descendants de ces deux Anglo-Américains[2].

  1. Les Abénakis ont toujours aimé à conserver quelques blancs dans leurs villages. Ils adoptaient des enfants canadiens, qu’ils mariaient plus tard à des sauvages. Il y a encore aujourd’hui dans le village de Saint-François quelques jeunes Canadiens, qui ont été adoptés par les sauvages. Ces Canadiens parlent si bien le sauvage qu’on les croirait Abénakis.
  2. Les actes des baptêmes, mariages et sépultures de la famille Gill ont été inscrits sur les régistres des Abénakis, jusqu’en 1760. Comme ces régistres ont été brûlés en 1759, nous avons rencontré beaucoup de difficultés dans nos recherches. Les dates que nous mentionnons, jusqu’en 1760, n’ont pu être constatées que par la tradition et par les actes des décès arrivés après 1760 Par des rapprochements et des déductions, nous avons pu arriver à quelques unes de ces dates d’une manière assez satisfaisante.