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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/37

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des abénakis

Ces sauvages avaient un grand respect pour leurs morts. Ils les inhumaient décemment, et déposaient sur leurs tombes des objets, dont ils avaient fait usage ou qu’ils avaient affectionnés pendant leur vie, comme des arcs, des flèches, des pipes et du tabac, afin qu’ils ne manquassent de rien à leur arrivée dans l’autre monde.

Ils étaient beaucoup plus affligés de la mort d’un enfant que de celle d’une personne d’un âge mûr, parce qu’ils croyaient que cette personne pouvait se procurer elle-même les choses nécessaires dans l’autre monde, tandis qu’un enfant, ne le pouvant pas, y était malheureux. La mère était inconsolable à la mort de son enfant ; elle versait d’abondantes larmes et demeurait longtemps dans le deuil, qui consistait à se couper les cheveux, et à se peindre la figure en noir. Le père était aussi plongé dans une grande douleur. Pour le consoler, les sauvages lui offraient alors des présents, et, en retour, un festin leur était donné.

Chaque tribu avait deux grands Chefs : celui de la guerre et celui qui était chargé de veiller au bon ordre dans la tribu. Ces Chefs avaient une grande influence sur les sauvages ; mais il ne leur était pas permis de les commander impérieusement, car chaque sauvage, se regardant comme libre et indépendant, méprisait toute injonction donnée sous forme de commandement. Les Chefs n’avaient le droit que d’aviser les jeunes gens sur ce qui devait être fait, et leurs avis étaient toujours immédiatement suivis sans murmures.

Ces sauvages avaient deux Conseils : le Grand et le Général.