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histoire

Le Grand Conseil se composait des Chefs de la tribu et de ceux de chaque famille. On y traitait de tout ce qui pouvait être avantageux à la tribu. Les Chefs y parlaient beaucoup ; leur parole était naturelle et facile, leur voix, forte et expressive, leur style, figuratif et laconique. C’était dans ce Conseil que l’on prononçait les sentences de mort. Car la peine de mort était en usage chez ces sauvages. Celui qui, hors le temps de la guerre, tuait l’un de ses frères était invariablement mis à mort.

Le Conseil Général se composait de tous les sauvages de la tribu, y compris les jeunes gens et les femmes. Ce Conseil ne se réunissait que lorsqu’il s’agissait de la guerre. Les femmes y donnaient leur avis comme les hommes. Lorsque la nécessité de la guerre était reconnue, le Chef de la guerre se levait, et, tenant son tomahawk[1] élevé, s’écriait : « Qui de vous ira combattre contre cette nation ? Qui de vous nous ramènera des captifs pour venger la mort de nos frères, afin que notre honneur et notre renommée soient conservés aussi longtemps que les rivières couleront, que l’herbe poussera et que le soleil et la lune subsisteront ? » Alors l’un des principaux guerriers haranguait l’assemblée, et terminait en invitant les jeunes gens à le suivre contre l’ennemi.

Lorsqu’il s’agissait d’une affaire importante, la tribu faisait un festin, auquel tous les sauvages prenaient part ; ce festin était suivi de la danse, qui était toujours accompagnée de cris inspirant la terreur. S’il

  1. De « Temahigau », hache.