Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/398

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
382
histoire

Vers 1689, les P. P. Jésuites, encouragés par les merveilles qui s’opéraient parmi les Abénakis du Canada, résolurent d’établir de nouvelles missions parmi ceux de l’Acadie, abandonnés depuis trente ans et vivant alors dans les ténèbres de l’ignorance. Le P. Vincent Bigot fut envoyé à Pentagoët, accompagné de son frère, le P. Jacques Bigot, qui laissa pour quelque temps sa mission de Saint-François de Sales de la rivière Chaudière.

Ces deux missionnaires réunirent un grand nombre d’Abénakis dans le fort du Baron de Saint-Castin. Ils y bâtirent une église de soixante pieds de long sur trente de large, et une maison pour la résidence du missionnaire.

Le P. Jacques Bigot après une courte résidence à Pentagoët, revint a sa mission du Canada. Le P. Vincent demeura deux ans en Acadie, puis revint en Canada pour remplacer son frère, qui partait pour France. Il fut remplacé à Pentagoët, alternativement, par les P. P. de la Chasse, Bineteau, M. Thury[1], et autres. Il retourna en Acadie, en 1701, et écrivit alors une relation pour rendre compte des progrès du christianisme chez les sauvages de Pentagoët. On voit par cette relation que les Abénakis de l’Acadie ne le cèdaient en rien, à cette époque, à ceux du Canada, sous le rapport de la piété et de la ferveur.

« Une des preuves les plus sensibles », dit le Père, que j’aye de la tendresse de l’amour que nos chers néophytes ont pour nostre Seigneur sont les fré-

  1. M. Thury était un prêtre séculier. Le P. de Charlevoix dit « qu’il était un bon ecclésiastique et un zélé missionnaire. »