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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/397

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des abénakis

payaient à Boston. Les sauvages, trouvant un avantage dans cette proposition, y consentirent. Peu de temps après, la même permission fut encore accordée à un autre Anglais, qui offrait aux sauvages des conditions encore plus avantageuses. Ces permissions enhardirent les Anglais ; et bientôt, plusieurs s’établirent sur le Kénébec, sans la permission des sauvages.

Les Abénakis ne parurent pas d’abord s’en occuper, car ils n’apercevaient pas le piége qu’on leur tendait. Mais, en 1716, se voyant environnés de forts anglais, ils ouvrirent les yeux et commencèrent à s’apercevoir qu’on voulait s’emparer petit-à-petit de tout leur territoire. Ils demandèrent alors aux Anglais, de quel droit ils s’établissaient ainsi sur leurs terres, et y élevaient des forts. On leur répondit que le roi de France avait cèdé leur pays à l’Angleterre[1].

Les Abénakis ne répliquèrent rien aux Anglais, mais ils envoyèrent aussitôt des députés auprès de M. de Vaudreuil, pour savoir la vérité sur ce sujet. Le gouverneur répondit que le traité d’Utrecht ne faisait aucune mention de leur pays. Les sauvages furent satisfaits de cette réponse, et décidèrent de chasser les Anglais de leur territoire[2].

Avant de raconter la lutte qui suivit cette résolution, nous donnerons quelques détails sur les missions abénakises de l’Acadie : celles de Pentagoët et de Norridgewock.

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. Franc. Vol, IV. 111, 112.
  2. Idem. Vol, IV. 112.