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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/40

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privée, ils n’étaient pas tenus de rendre compte de cette décision.

Lorsque les sauvages arrivaient d’une expédition, où ils avaient réussi, ils réglaient leur marche de manière à n’arriver à leur village que vers le soir, et envoyaient deux ou trois d’entr’eux pour annoncer aux Chefs l’heureuse nouvelle de leurs succès. Le lendemain, dès l’aurore, ils faisaient la toilette de leurs prisonniers : cette toilette consistait à les revêtir d’habits nouveaux et à leur peindre la figure de différentes couleurs. Ceci fait, le capitaine de la bande poussait autant de cris qu’il avait de prisonniers et de chevelures. Alors tous les sauvages du village se rendaient au rivage. À l’arrivée des guerriers, les sauvages de l’expédition entonnaient le chant de guerre, et conduisaient en triomphe leurs prisonniers au wiguam, où ils devaient recevoir leur sentence. Le calumet de paix, porté par deux jeunes gens, précédait la marche.

Le maître du wiguam, où les prisonniers étaient conduits, avait le droit de les condamner à la mort, ou de leur sauver la vie. Une femme qui avait perdu dans la guerre son mari, ou un frère, ou un fils, avait le droit de choisir et d’adopter l’un d’eux pour remplacer celui qu’elle avait perdu.

Le sort des prisonniers était donc immédiatement connu. Ceux d’entr’eux qui étaient adoptés par des sauvages, étaient conduits par des jeunes gens chez leurs nouveaux maîtres, qui les recevaient avec bonté, les traitaient comme des amis et des frères, et les considéraient bientôt comme leurs enfants. Mais ceux