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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/39

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des abénakis

s’agissait de faire la guerre, on faisait cuire, pour le festin, un ours ou tout autre animal. Chaque sauvage, avant la danse, arrachait un morceau de cet animal, et le dévorait en disant : « Puissé-je dévorer ainsi nos ennemis ! »

Chaque tribu avait ses armoiries, qui consistaient en la figure d’un animal, ou d’un oiseau, ou d’un poisson. Chaque guerrier peignait ordinairement sur ses bras, ses jambes et sa poitrine les armes de sa tribu. Quand les sauvages allaient en voyage ou en excursion, ils peignaient leurs armes sur des arbres à chaque campement, surtout lorsqu’ils avaient réussi dans quelque campagne. Ils faisaient aussi connaître, par ce moyen, le nombre de leurs prisonniers et celui des chevelures qu’ils avaient levées.

À la guerre, ces sauvages se peignaient la figure en rouge. Pendant tout le temps de la guerre, leurs principaux amusements consistaient à chanter, à danser autour d’un feu et à raconter leurs principaux faits d’armes, afin d’animer le courage des jeunes guerriers. Dans les combats, ils se servaient d’arcs et de flèches, de tomahawks et de lances. Ils avaient souvent un commandant pour chaque division de dix hommes, et un général était nommé lorsque le nombre des guerriers était de cent.

Comme ce général ne commandait que par avis et qu’il ne pouvait, ni récompenser, ni punir ses guerriers, chacun de ces derniers était libre de retourner à son wiguam lorsqu’il le désirait ; si quelques uns jugeaient à propos de se séparer des autres pour une expédition