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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/400

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histoire

Sacrement, s’y entretenant et s’y occupant uniquement de Dieu, sans aucun ennuy, puisqu’il n’en peut y avoir dans ces aimables conversations, où il fournit sans doute à ces âmes ferventes de quoy l’entretenir de la manière qu’il veut…

« La vie fervente d’un grand nombre de nos néophytes, sans en excepter mesme les enfans, dont la ferveur et l’amour souvent ne cèdent rien à l’amour et à la ferveur des personnes plus avancées en âge, me paroit un spectacle digne des Anges et de Dieu mesme. C’est une application continuelle à lui plaire dans leurs actions, à penser à nostre Seigneur et à la Vierge, sans que leur travail et leurs applications soient capables de les en distraire. Elle est devenue si naturelle à la pluspart qu’elle répand un air de douceur sur tout ce qu’ils font, ce qui me paroit une marque infaillible de celle qui remplit leurs cœurs »[1].

Ces bons chrétiens menaient une vie innocente et vertueuse. Ils veillaient tellement sur eux qu’ils ne commettaient que des fautes très-légères. Ils regrettaient sans cesse la vie qu’il avaient menée avant leur baptême. Ils en concevaient une si grande douleur qu’ils versaient souvent des larmes.

Un Chef alla un jour visiter les Anglais et eut avec eux un long entretien sur la religion. Ce brave chrétien confondit ces hérétiques, qui ne purent lui répondre. « Je les ai défiés, » disait-il au Père, « de trouver la moindre chose tant soit peu défectueuse dans ma

  1. Relation du P. Vincent Bizot. 1701. 5 — 8.