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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/412

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histoire
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d’où il envoya au P. Rasle une réponse courte et obscure. Le missionnaire lui répliqua aussitôt ; mais le ministre ne répondit à cette dernière lettre que deux ans après. Cette réponse était aussi insignifiante et aussi obscure que la première [1].

Pour cacher la honte de cette défaite, le ministre prétexta qu’il n’y avait rien à faire auprès des Abénakis, parcequ’ils étaient aveuglés par l’affection qu’ils avaient pour leur missionnaire.

Tels étaient les Abénakis de l’Acadie vers 1720 lorsqu’ils se virent dans l’obligation de prendre les armes pour chasser les Anglais, qui s’emparaient injustement de leur territoire.

Le grand Chef envoya alors le protêt suivant au Gouvernement de Massachusetts. « Je possède ma terre où le Grand-Esprit m’a placé ; et tant qu’il restera un enfant de ma tribu, je combattrai pour la conserver »[2]. Les Anglais méprisèrent ce protêt, et continuèrent à empiéter sur le terrain des sauvages.

Un jour qu’une vingtaine d’Abénakis étaient entrés dans un établissement anglais, ils se virent tout-à-coup cernés par 200 hommes armés. « Nous sommes perdus », s’écrièrent les sauvages, « mais vendons cher notre vie. » Ils se préparaient à se jeter sur cette troupe, lorsque les Anglais, connaissant la valeur de ces sauvages, reculèrent, en protestant qu’ils ne

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 109, 110.

    Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I, 939.

  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 112

    Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 238.