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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/413

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des abénakis.

voulaient pas les attaquer, mais seulement les inviter à envoyer quelques uns des leurs à Boston, pour s’entendre avec le Gouvernement sur les moyens de conserver la paix et la bonne intelligence entre les deux nations.

Les Abénakis, ajoutant foi trop facilement à ces paroles trompeuses, envoyèrent à Boston quatre députés, qui y furent arrêtés et jetés dans les fers. À cette nouvelle inattendue, les sauvages envoyèrent demander la raison d’un procédé si étrange. On leur répondit que leurs députés n’étaient pas retenus comme prisonniers, mais comme otages, et qu’ils seraient relâchés, dès que les sauvages auraient payé deux cents livres de castor, pour indemnité des dommages qu’ils avaient causés aux Anglais.

Les Abénakis ne se croyaient pas obligés de payer cette indemnité ; cependant, pour retirer leurs frères d’une dure captivité, ils se rendirent à l’exigence des Anglais ; mais ils n’en furent pas plus avancés, car les prisonniers furent retenus dans les fers.

Les sauvages, irrités d’un si étrange procédé, écrivirent au gouverneur de la Nouvelle-Angleterre « qu’ils ne pouvaient comprendre pourquoi on retenait leurs députés dans les fers, après la promesse qu’on avait faite de les livrer dès que les deux cents livres de castor auraient été payées ; qu’ils n’étaient pas moins surpris de voir qu’on disposait de leur pays, et qu’on s’y établissait malgré eux ; que tous les Anglais eussent à en sortir au plus tôt, et qu’on donnât la liberté aux prisonniers, retenus contre le droit des