Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
398
histoire

gens ; que si, dans deux mois, ils n’avaient pas de réponse à cette lettre, ils sauraient bien se faire justice eux-mêmes »[1].

Bientôt, les Anglais s’imaginèrent que les P. P. Jésuites poussaient les sauvages à la révolte contr’eux, et que le P. Rasle était le principal instigateur de cette démarche ; cependant, au contraire, les missionnaires retenaient les sauvages, et les empêchaient de prendre les armes[2].

Alors, le Gouvernement de Massachussetts, considérant le P. Rasle comme un dangereux ennemi, résolut de s’en emparer, ainsi que du jeune Saint-Castin.

Les Anglais redoutaient fort ce brave lieutenant, qui, à la tête de ses Abénakis, les poursuivait par toute l’Acadie, Ils crurent qu’il était fort important pour eux d’enlever cet homme, afin de priver les sauvages d’un Chef, qui leur était si nécessaire. Au mois de Décembre 1721, ils envoyèrent un vaisseau à l’endroit où il était cantonné. Le capitaine l’invita à venir se rafraîchir sur son vaisseau, Saint-Castin se rendit volontiers à cette invitation, ne se doutant nullement du piége qui lui était tendu. Alors, on se saisit de lui, et on le conduisit à Boston, où il fut jeté dans les fers. Cinq mois plus tard, il fut conduit en Angleterre, d’où il passa en France[3].

Le P. de la Chasse, supérieur des Jésuites, ayant

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 113,114.
  2. Garneau. Hist. du Canada, Vol. I​I. 108.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 946.