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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/426

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histoire

pour toujours ces sauvages, en 1715 ; mais, en 1717, M. de Vaudreuil fut obligé d’envoyer M. de Louvigny pour les combattre encore. Ces barbares furent alors forcés de céder leur pays aux Français. En 1728, ils recommencèrent leurs brigandages, et commirent des meurtres sur les bords du lac Michigan et les routes conduisant à la Louisiane. Ils engagèrent même plusieurs autres tribus à faire comme eux. Alors, M. de Beauharnais résolut d’exterminer ces barbares.

Une petite armée, composée d’environ 800 sauvages, Abénakis[1] et autres alliés, et de 450 Canadiens, sous les ordres de M. de Ligneris, fut envoyée sur leur territoire.

Les Abénakis et les Canadiens partirent de Montréal au commencement de Juin, remontèrent la rivière des Outaouais, traversèrent le lac Nipissing, et pénétrèrent au lac Huron, où ils rejoignirent les sauvages alliés. L’armée arriva, le 14 août, à Chicago, après plus de deux mois de marche.

Les premiers sauvages que M. de Ligneris rencontra furent les Folles-Avoines[2], que les Outagamis

  1. Nos historiens ne parlent pas de la présence des Abénakis dans cette expédition. Ils disent seulement qu’il y avait environ 800 sauvages dans cette petite armée. Mais nous avons appris par la tradition chez les Abénakis que ces sauvages allèrent alors au lac Michigan, pour combattre contre les Outagamis. Il est fort probable qu’il y avait aussi dans cette expédition des Abénakis de l’Acadie.
  2. Ces sauvages résidaient au Sud du Lac Supérieur. Ils étaient appelés Folles-Avoines, parcequ’ils se nourrissaient d’une plante qui croît en abondance dans les marais, situés au Sud du lac Supérieur. Cette plante est la triganie aquatique, appelée folle-avoine par les voyageurs, parce qu’elle a une graine qui a la forme et l’apparence de l’avoine.