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des abénakis

tants. Les Abénakis se rendirent jusqu’au lac Michigan ; mais ils ne purent rejoindre les Miâmis, car ceux-ci s’étaient enfuis, après avoir fait brûler leur village.

Dans le cours de l’été, 1748, les Abénakis recommencèrent leurs excursions dans les colonies anglaises. Commandés par la Corne de Saint-Luc, ils attaquèrent le fort Clinton, et battirent un détachement de troupes anglaises, qu’ils précipitèrent dans une rivière à coups de haches. Commandés par de Léry, ils prirent le fort Bridgeman. L’année suivante, sous les ordres du major des Trois-Rivières, ils défirent, le 29 Août, un corps de troupes anglaises, près d’Albany[1].

À cette époque, les forts des frontières de la Nouvelle-Angleterre n’étaient plus tenables. Ils avaient presque tous été évacués, et la population effrayée s’était retirée dans l’intérieur du pays, pour se soustraire aux dévastations des Abénakis et des Canadiens.

Tel était l’état des choses en Amérique, lorsque M. de la Jonquière arriva à Québec, au mois d’Avril 1749, pour remplacer M. de la Galissonnière dans le Gouvernement du Canada.

    bravoure de Joseph-Louis. Un guerrier, après avoir fixé le serpent au sol, par le moyen de deux branches fourchues enfoncées dans la terre, à sa tête et à sa queue, dit à Gill : « Si tu es aussi brave qu’un sauvage, tu broieras avec tes dents les os de ce reptile, de la tête à la queue ». Gill fit aussitôt, sans hésiter, ce qui lui était demandé comme preuve de sa bravoure. Le guerrier arracha ensuite le cœur du reptile et le lui présenta, en disant : « Tu nous prouveras ton courage en mangeant ceci ». Gill avala le cœur palpitant du reptile, sans faire paraître le moindre signe de répugnance. Alors, les sauvages le proclamèrent comme un brave et courageux guerrier. Ce fut à la suite de cette expédition qu’il fut choisi pour être un Chef des Abénakis.

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 194, 188. — H. Thrumbull, Hist. of the Indian Wars. 110.