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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/438

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histoire

quelque distance de Beaubassin. Les deux corps, quoiqu’en face l’un de l’autre, étaient séparés par la Baie de Fundy.

Dans le mois de Février, 1747, 300 Canadiens et Abénakis allèrent attaquer les Anglais dans leurs quartiers d’hiver. Pour les atteindre, il fallait faire le tour de la baie et franchir environ 180 mille, à travers la neige et les forêts. Ils arrivèrent devant le campement anglais, le 11 au matin, et se jetèrent avec fureur sur l’ennemi, Le combat qui s’ensuivit se prolongea jusqu’à 3 heures de relevée. Enfin, la victoire se décida en faveur des sauvages. Le colonel Noble, commandant des Anglais, fut tué, et plus du tiers de son armée fut mis hors de combat[1]. Cette bataille fut l’un des plus beaux faits d’armes des Abénakis.

Dans le même temps, des troubles s’élevaient aussi du côté de l’Ouest. Les sauvages de ces contrées cherchaient depuis plusieurs années à s’éloigner des Français et même à les détruire. Ils disaient dans leur naïf langage : « Les hommes rouges ne doivent pas se détruire les uns les autres ; laissons les blancs se faire la guerre entr’eux. » En 1747, les Miâmis, moins dociles que les autres sauvages, formèrent le dessein de massacrer les habitants du Détroit,

M. de Beauharnais envoya alors un fort parti d’Abénakis[2] et de Canadiens au secours de ces habi-

  1. Garneau. Hist. du Canada, Vol. I​I. 194.
  2. Nous rapporterons ici un curieux incident de cette expédition des Abénakis contre les Miâmis. Dans ce voyage Joseph-Louis Gill, fils du premier Gill venu en Canada, était parmi les Abénakis de Saint-François. Un jour, les sauvages rencontrèrent un énorme serpent-sonnettes, Alors, ils résolurent d’éprouver le courage et la