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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/445

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des abénakis

la petite rivière de la Monongahéla[1] se jette dans l’Ohio. Il le nomma fort Duquesne.

Le Marquis Duquesne fit aussi batir les forts Machault et de la Presqu’île, pour servir d’entrepôts au fort Duquesne.

Ce fut pendant l’accomplissement de ces ouvrages que M. de Contrecœur apprit qu’un corps considérable de troupes anglaises marchait contre lui, sous le commandement du colonel Washington. Il chargea alors M. de Jumonville d’aller le sommer de se retirer, parce qu’il était sur le territoire français. Jumonville, loin de se faire entendre, fut lâchement assassiné, ainsi que la plupart de ceux qui l’accompagnaient.

Le colonel anglais continua sa route, et alla construire le fort de la Nécessité, sur la Monongahéla.

Contrecœur, apprenant la mort de Jumonville, résolut de la venger de suite, et envoya M. de Villiers avec 600 Canadiens et 100 sauvages, attaquer les Anglais au fort de la Nécessité. Villiers attaqua résolument le fort. Les Canadiens, après un rude combat de dix heures, obligèrent Washington à capituler. Les Anglais s’engagèrent à retourner dans leur pays. Ils se retirèrent avec tant de précipitation qu’ils abandonnèrent leur drapeau[2].

Tel fut le commencement de cette grande guerre, où la France et l’Angleterre subirent de si grands échecs en Amérique.

  1. Les voyageurs canadiens appelaient cette rivière « la malangueulée. »
  2. Mémoires des affaires du Canada. 1749-1760, 36, 37.