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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/452

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histoire

Vergor invita tous les Abénakis de l’Acadie à prendre les armes pour la défense de Beauséjour. Mais le P. Germain, alors missionnaire de ces sauvages et dont la principale résidence était à la rivière Saint-Jean, ne voulut pas y consentir. Le Père, prévoyant le malheureux sort des Acadiens, ne voulait pas exposer ses sauvages au même malheur. Il se contenta de répondre que ses sauvages ne pouvaient abandonner leur poste, parcequ’ils avaient à craindre pour eux, comme les Acadiens[1].

Ce refus fut une des principales causes de la perte de Beauséjour.

Enfin, le 16 Juin, Vergor, voyant qu’il ne pouvait recevoir de secours, ni du Canada, ni de Louisbourg, ni des Abénakis, résolut de livrer son fort aux Anglais. Il écrivit à Monckton, demandant une suspension d’armes, afin d’écrire les articles de capitulation. La place fut rendue le même jour. Les troupes françaises sortirent du fort, avec les honneurs de la guerre, et furent transportées à Louisbourg. Le fort Gaspareaux se rendit aux mêmes conditions[2].

Après la prise de Beauséjour, les Anglais envoyèrent trois vaisseaux à la rivière Saint-Jean, pour s’emparer du fort que les Français y avaient élevé. Boishébert, commandant de ce fort, voyant qu’il lui était impossible de le défendre, le fit brûler et se retira. Il réunit un certain nombre d’Abénakis et d’Acadiens, et alla repousser les Anglais en différents endroits, mais il ne

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760 47.
  2. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 50, 51.

    Bancroft. Hist. of the U.S. Vol. I​I. 140.