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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/465

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des abénakis

pertes des Anglais furent beaucoup plus considérables. Johnson et le major Nichols furent blessés[1].

Après la retraite des Français, les Anglais firent prisonnier le général Dieskau. Ils le comblèrent d’éloges, le traitèrent avec bonté et le firent conduire à Boston, d’où il repassa en France. Il mourut en 1767, à Surène, près de Paris, des suites de ses blessures.

Dieskau dut sa perte à l’attachement ridicule qu’il avait pour la discipline européenne, et au mépris qu’il fit des instructions de M. de Vaudreuil ; ce qui souleva des murmures et de graves mécontentements parmi les Canadiens et les Abénakis, accoutumés à un commandement tout différent. Ce général fit l’imprudence d’attaquer, avec une armée faible et mécontente, des troupes bien retranchées et trois fois plus nombreuses que les siennes. Par cette imprudence et par la manière rude dont il traita ses troupes, et surtout les sauvages, il fit perdre aux Canadiens la confiance qu’ils avaient en l’habileté des officiers européens. Aussi, on écrivit alors à la Cour de France « que les Canadiens ne marcheraient plus avec la même confiance sous les ordres d’un commandant des troupes de France que sous ceux des officiers de la colonie ».

Cependant, la défaite de Dieskau ne fut pas une véritable victoire pour les Anglais, car leurs troupes furent tellement intimidées qu’elles refusèrent d’aller plus loin. De là, ils furent forcés de renoncer à leur

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 150.