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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/464

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histoire

quatrième assaut ; mais il ne put y réussir, et l’armée commença à se retirer.

Il est fort probable que le Chevalier de Montreuil aurait réussi à déloger les Anglais dans ce quatrième assaut, car ils avaient été tellement ébranlés dans les attaques précédentes, et étaient tellement harcelés par le feu continuel des Abénakis qu’ils étaient entièrement découragés et sur le point de se retirer[1]). Ils ne furent sauvés en cette occasion que par leur forte artillerie. C’est ce qu’ils avouèrent eux-mêmes. Voici ce que nous lisons à ce sujet dans les documents de Londres. « Our artillery played briskly on our front the whole time, and the breast work secured our men. They (French) made a bold attack and maintened it bravely ; our cannon and breast work saved us ». Aussi, les Anglais virent avec plaisir la retraite des Français, et ne songèrent pas à les poursuivre.

Cependant, les Abénakis et les Canadiens, ignorant la retraite des troupes, demeurèrent maîtres de l’éminence qu’ils occupaient, et continuèrent leur fusillade le reste de la journée ; puis ils se retirèrent sans être inquiétés, et allèrent rejoindre le reste de l’armée à Saint-Frédéric.

Les pertes des Français furent moins considérables qu’on ne l’avait pensé d’abord. Ils perdirent à-peu-près la moitié des troupes réglées et le quart des Abénakis et des Canadiens qui avaient combattu aux retranchements, c’est-à-dire, environ 400 hommes. Les

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 56, 57.