de ce fort les Français ne pénétrassent dans leur pays, s’assemblèrent et résolurent de s’opposer à l’exécution de ce projet. Ils députèrent à Montréal trente de leur nation, pour traiter de cette affaire avec M. de Vaudreuil. Le harangueur iroquois dit « que si jusqu’alors sa nation ne s’était pas rendue aux sollicitations de ses frères français, ce n’était pas par un mauvais principe ; que son intérêt avait exigé qu’elle se tint dans une parfaite neutralité ; que sa situation ne lui permettait pas de se déclarer pour l’un ou pour l’autre, sans voir périr ses familles et exposer sa tranquillité ; mais que, si Ononthio avait pour les Iroquois la même bonne volonté dont il leur avait jusqu’à présent donné des marques, il le priait de ne pas « barrer le chemin » de Montréal à Oswégo, et de ce dernier endroit au Rocher-fendu »[1].
Le gouverneur répondit qu’il ne pouvait se rendre à cette demande ; que l’usage de ses jeunes gens et de ses guerriers était d’aller chercher leurs ennemis partout et de les combattre où ils les rencontraient, qu’il ne pouvait les en empêcher ; mais que quant aux Iroquois, on ne leur ferait aucun mal, pourvu qu’ils ne fussent pas avec les Anglais. Il fit ensuite des présents aux députés, et les renvoya[2].
Il fit alors les derniers préparatifs de l’expédition contre Oswégo. Il envoya ses éclaireurs abénakis et