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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/474

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histoire

canadiens entre Albany et Oswégo, afin d’interrompre les communications entre ces deux places.

Montcalm, après avoir été à Carillon avec grand bruit, pour attirer l’attention des Anglais de ce côté, revint secrètement à Montréal, et partit, le 21 Juillet, pour aller rejoindre les troupes réunies à Frontenac, sous les ordres de Bourlamaque. Il partit de Frontenac, le 5 août, et arriva le même jour à la baie de Niaouari[1], à environ quarante-cinq milles d’Oswégo. Cet endroit était le rendez-vous général. Les troupes qu’il attendait y arrivèrent le 8. Toutes les troupes réunies formèrent environ 3,100 hommes, y compris environ 300 sauvages[2], dont la plupart étaient Abénakis.

Voici comment les guerriers abénakis furent distribués pour la campagne de 1756. Ceux de l’Acadie furent mis sous les ordres de M. de Boishébert, pour la défense des frontières, de ce côté. En Canada, environ 200 furent envoyés à Oswégo, sous les ordres de M. Rigaud de Vaudreuil, frère du gouverneur, environ 100 furent placés à Carillon et au fort Saint-Frédéric, 50 servirent d’éclaireurs entre Albany et Oswégo, et quelques uns furent envoyés, dès le printemps, à Niagara avec les troupes.

Montcalm partit de la baie de Niaouari pour se diriger vers Oswégo. Il ne marchait que la nuit, afin de ne pas laisser apercevoir son armée, et se retirait

  1. Cette baie porte aujourd’hui les noms de « Chamont-Bay, Black-Bay, Suckett’s-Harbour. »
  2. Un historien anglais, Smollett, dit qu’il y avait dans cette armée un grand nombre de sauvages (Hist. d’Angl. Vol. III. 357.)