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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/479

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des abénakis.

dit dans ces églises les drapeaux pris sur l’ennemi. Les Abénakis assistèrent, en grand nombre, à ces solennités. Ces fêtes étaient bien propres à entretenir leur ardeur pour la cause des Français[1].

Les Anglais regrettèrent beaucoup la perte d’Oswégo. Ils en furent si affligés qu’ils arrêtèrent les opérations de leur campagne. Le général Winslow, qui devait marcher sur Carillon, reçut l’ordre de s’arrêter. Les expéditions de la rivière Chaudière et de la vallée de l’Ohio furent abandonnées.

Toutes les opérations militaires de cette campagne furent favorables aux Français. Dans la vallée de l’Ohio, M. de Rocquetaillade avait battu Washington, dans le mois de Juin, au village d’Astigné, appartenant aux sauvages Loups[2]. En Canada, les Français, avec environ 6,000 hommes, avaient arrêté les mouvements de 12,000, placés entre l’Hudson et le lac Ontario. Cet avantage fut dû, en grande partie, aux services rendus par les éclaireurs abénakis, qui passèrent le temps de la campagne en ces endroits, épiant sans cesse les mouvements de l’ennemi pour en informer le gouverneur.

À la suite des fêtes et des réjouissances qu’on fit partout, les Canadiens et les sauvages se trouvèrent dans une pénible position. Les récoltes avaient complètement manqué, et la disette se répandit bientôt dans le pays d’une manière fort alarmante. La farine se vendait jusqu’à 130 francs par cent livres. Le

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 169.
  2. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 80.