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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/480

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histoire

Gouvernement fut obligé de faire distribuer du pain au peuple des villes. Les habitants, mourant de faim, accouraient en foule pour avoir part à cette distribution. À Frontenac et à Niagara, on ne vécut que des vivres enlevés à Oswégo. À Miramichi, les Acadiens mouraient de faim. Des bâtiments, envoyés pour les secourir, revinrent chargés de ces malheureux. Leur arrivée causa à Québec un grand embarras, et l’on fut obligé de leur donner de la viande de cheval. Ils se rendirent bientôt dans quelques seigneuries de Montréal et des Trois-Rivières, et établirent les paroisses de l’Acadie, de Saint-Jacques, de Nicolet et de Bécancourt[1].

Pour comble de malheur, la petite vérole se répandit dans le pays et fit de terribles ravages, surtout parmi les sauvages. Les Abénakis perdirent un grand nombre de leurs guerriers. Cette maladie continua ses ravages chez eux jusqu’au printemps de 1757. Néanmoins, ces braves et généreux guerriers, malgré leur état de faiblesse, causée par les privations et la maladie, ne refusèrent pas de marcher contre l’ennemi pendant l’hiver ; car les hostilités ne cessèrent point pendant l’hiver 1756-1757. M. de Vaudreuil, ayant appris que les Anglais faisaient quelques mouvements du côté du lac Saint-Sacrement, envoya environ 200 Canadiens et Abénakis au secours du fort Carillon. Au commencement de Janvier, un fort détachement de Rangers, sous les ordres de John Stark, sortit du fort William-Henry, descendit le lac Saint-Sacrement,

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 83. — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 258.